Les noms de sites que les opérateurs de jeux et paris en ligne utilisent sur le marché français représentent le premier point d’ancrage que les nouveaux parieurs ont avec des sociétés et des produits avec lesquels ils ne sont pas familiers.
Ces marques véhiculent donc l’idée et l’émotion qu’un opérateur veut faire passer à ses clients, que cela soit bwin ou BetClic pour les paris sportifs, le thème de la ‘gagne’ et de la facilité à parier en un clic de souris ; ou PokerStars et PartyPoker pour le poker, où tout joueur peut devenir une star du poker ou se divertir en jouant sur un site convivial.
Pour les observateurs du secteur de longue date, ces considérations ne sont peut-être pas aussi importantes que pour les joueurs novices découvrant les plaisirs du pari ou du jeu en ligne. Mais lorsque nombre de sites existants depuis près de 10 ans ont des mots comme poker, pari(s) ou ‘bet’ dans leurs logos et marques, qu’en est-il pour les nouveaux entrants ?
BetNet, dirigé par Patrick Barbe, ex-président de l’Association française des courtiers de chevaux, a déposé son dossier de demande d’agrément auprès de l’Autorité de régulation des jeux en ligne début juillet et n’offrira que des paris mutuels hippiques. N’est-il pas inquiet d’être confondu avec NetBet, qui a aussi déposé son dossier de demande pour des licences d’opérateurs de poker et de paris sportifs auprès de l’ARJEL ?
« Non, NetBet ne va pas faire de hippisme et nous ne serons pas en concurrence directe. De plus, nous sommes très attachés à la filière hippique, » explique-t-il, « en revanche, nous sommes plus concernés par les questions relatives aux masses communes : notamment pousser le PMU à partager la liquidité des parieurs hippiques. Après tout, la législation dit que le pari hippique doit être offert en pari mutuel, donc tous les opérateurs doivent opérer en masse commune, y compris le PMU. »
Deux autres sociétés de jeux qui ont des noms très similaires sont France Pari (france-pari.fr) et France Pari Sportif (France-Pari-Sportif.fr). Hervé Schlosser, président de France Pari, n’est pas inquiet lorsque la question lui est posée. « Je ne pense pas que cela porte plus à confusion que lorsque toute autre société de paris inclut le terme ‘bet’ dans sa marque. Et il est plus simple de distinguer entre deux marques françaises que des marques étrangères, » déclare-t-il.
Pour ce qui est de l’ARJEL, elle n’a pas voulu commenter sur le sujet, mais elle a toujours déclaré que sa mission était d’instruire les dossiers de demandes d’agréments selon le Cahier des Charges officiel qui se trouve sur son site. Certes elle émettrait son avis si une société de jeux en ligne voulait opérer avec une marque comme ‘Mafiapoker.fr’ ou ‘Parisclandestins.fr’ ; cependant, comme le rappelle Schlosser, « ce n’est pas le rôle de l’ARJEL de décider des marques que les opérateurs peuvent utiliser. Elle est là pour assurer que ce sont des entreprises sérieuses et qu’elles apportent des garanties contre la fraude et l’addiction. »
Le championnat de France de football redémarre début aout alors que les opérateurs de poker vont attendre la fin de l’été pour aiguiser leurs offres et campagnes de marketing. En attendant, il est encore trop tôt pour savoir quelles marques sortiront gagnantes de la course à la notoriété. Le décompte commencera à se faire dans les mois à venir, une fois que le secteur battra son plein.
Source : IGamingFrance