Je ne conseille à personne d’aller faire ses études à l’École Multimédia.
Je souhaite commencer sur une bonne note : le lieu de formation est très agréable pour étudier. C'est un endroit calme, souvent propre, et situé en plein centre de Paris. Les micro-ondes et le frigo sont un peu vieillissants, mais restent tout à fait fonctionnels.
Le matériel informatique fourni est sommaire. On dispose seulement de petits ordinateurs que l’on nous prête pour la journée. Ce matériel peut suffire pour une formation dans le développement web, quoique cela reste léger. Mais pour la formation que j’ai suivie, à savoir Graphiste Motion Designer, cela reste dérisoire. Il faut des ordinateurs avec des cartes graphiques ainsi que des tablettes graphiques pour travailler correctement. C’est pour cela que l’école nous recommande d’amener notre propre matériel, chose qu’une grande partie des étudiants et moi-même faisions. Les tables et les chaises sont vieillissantes : trouver une chaise qui ne fait pas mal au dos et une table qui n’est pas bancale s’avère être le quotidien de tous les étudiants le matin à leur arrivée en classe. Il y a aussi des problèmes de sécurité électrique : des interrupteurs muraux qui ne fonctionnent pas, ainsi que des multiprises branchées sur d’autres multiprises pour alimenter tous les ordinateurs de la classe.
Le programme est seulement axé sur la validation des blocs de compétences pour l’obtention de la certification RNCP et non sur l’apprentissage réel. Pour faire carrière dans les métiers du digital, seules les compétences réelles que l’on peut montrer dans un portfolio comptent. Le diplôme est souvent secondaire. Cela, l’école ne semble pas l’avoir compris...
Il y a aussi des workshops tous les vendredis matin, mais ils sont souvent très faibles en termes d’apprentissage et oubliables.
Les cours sont beaucoup trop axés sur la débrouille, ce que je ne recherche pas en m’inscrivant dans une école. Je m’attends plutôt à apprendre des techniques liées aux professions enseignées. Le simple fait qu’on nous remette, en début d’année, un PDF intitulé « Kit de survie » me semble aberrant.
Il y a aussi des cours en ligne à suivre sur la plateforme Moodle. Je me suis arrêté au bloc 1, car les cours en ligne étaient mal écrits. Cela ne m’a toutefois pas empêché d’obtenir mon diplôme en fin d’année !
Les professeurs sont uniquement des intervenants qui apparaissent seulement une semaine dans toute l’année. Sans parler du fait qu’ils n’ont ni formation ni compétences pédagogiques. Cela crée des problèmes de coordination entre les intervenants et le programme. Par exemple, certaines notions ont été enseignées plusieurs fois dans différents cours par plusieurs intervenants. Bien que nous le signalions, ces derniers suivaient leur plan initial, comme si de rien n'était. Le pire, ce sont les cas où leurs enseignements se contredisaient sur des notions de base...
Le processus d’admission est minimaliste. Dans mon cas, je n’ai pas eu besoin de faire un entretien : il suffisait de fournir un CV et une rédaction sur un sujet très banal « Racontez-moi une histoire au sujet de votre enfance », laquelle, dans mon cas, a été réalisée par intelligence artificielle. Ce processus d’admission faible se reflète dans le niveau global de la classe. La moitié des étudiants n’avait ni culture graphique ou artistique, ni compétences techniques, ce qui était flagrant lors des projets. Les rendus n’étaient pas du tout au niveau d’une formation Bac+3… Durant cette année, je me suis senti bridé, car les cours revenaient sans cesse sur des bases que j’avais déjà acquises lors de mes études préparatoires en graphisme effectuées dans un autre établissement.
Les sujets d’examens sont trop tournés vers le secteur du luxe : quatre projets sur six portaient sur ce thème. Je soupçonne la coordinatrice de formation d’avoir une carrière manquée dans le luxe, ce qui expliquerait cette forte présence. C’est dommage, car le motion design s’applique à de nombreux autres domaines, qui n’ont pas été abordés. C’est une réelle déception pour moi.
L’administration est composée en grande partie de personnes incompétentes, souvent débordées, même pour des tâches simples. À plusieurs reprises, ils ont contacté mon maître d’apprentissage pour signaler des absences qui ne me concernaient pas. Ils se trompaient de maître d'apprentissage à appeler ! Cela s’est produit plusieurs fois, et pas seulement avec moi.
Cependant, je tiens à remercier Cristina pour son travail : elle relève à elle seule le niveau de l’administration. Elle est toujours à l’écoute des étudiants et prête à rendre service. Merci Cristina, je dédie cette étoile a toi seule.
Je vous conseille de jeter un œil à leurs réseaux sociaux. Leurs vidéos et leurs publications sont catastrophiques, aussi bien en termes de technique audiovisuelle que de stratégie éditoriale, ce qui est un comble pour une école du digital prétendant former des Community Managers !
En conclusion, j’étais le seul à obtenir mon diplôme du premier coup dans mon groupe. Beaucoup ont abandonné la formation en cours de route, souvent ceux qui n’avaient pas les prérequis. Ce phénomène n’est pas exceptionnel si l’on en croit les chiffres des années précédentes (disponibles via la Wayback Machine sur leur site internet). Et cela ne s’arrangera pas si l’on ne donne pas les moyens nécessaires aux étudiants et aux intervenants pour réussir leurs missions respectives.
L’administration est déjà informée des retours que j’ai faits dans cet avis. Je ne suis pas le seul à avoir donné ce type de retour. Ils en reçoivent depuis des années, d’après les alumni avec qui j’ai échangé. Leur excuse récurrente est qu’ils n’ont pas d’argent pour changer les choses. Cela me semble irrecevable : ce sont les étudiants et les entreprises qui financent l’école. S’il y a des étudiants, il y a de l’argent !
Attention, parents d’élèves : lors des entretiens individuels, ils utilisent souvent un capital sympathie (à outrance) pour vous convaincre de signer.