Cauchemar
Le lycée Godefroy de Bouillon, ou plutôt, le cauchemar qu’il faut fuir à tout prix. Anna Rodier, ce repaire à bac pro qu’on enferme comme un sous-produit, oublié au dernier étage, dans des salles délabrées, crasseuses, où les chaises sont cassées, les tables branlantes, et le sol qui grince comme une plainte désespérée à chaque pas.
Ce bâtiment pourri regroupe en théorie deux lycées : le général et technologique, et le professionnel. Mais les « généraux » et les « technos » ? Ce sont les chouchous, les privilégiés. Ils bénéficient de sorties, d’activités, de salles propres où ils peuvent apprendre sans risquer de tomber malade. Pendant ce temps, nous, les bac pro, on est relégués au rang de sous-humains. Invisibles, méprisés, ignorés… même par le personnel qui devrait être là pour nous aider.
Le secrétariat, qui gère les conventions, nous a balancé une erreur administrative à corriger nous-mêmes, comme si on était là pour faire le boulot des adultes. Avec un ton condescendant, évidemment. Et leurs mails ? Un festival d’erreurs, de fautes grotesques, de messages supprimés, renvoyés, réécrits.