humiliation
Je souhaite, à travers ce message, témoigner de l’expérience extrêmement difficile que j’ai vécue durant mon année de CPGE au sein du lycée Pierre-Gilles de Gennes – ENCPB, dans l’espoir qu’aucun autre élève ne traverse ce que j’ai vécu.
Dès les premières semaines, j’ai été prise pour cible par Mme Sims, enseignante, et Mme la CPE. La situation a dégénéré après une blague faite à mon encontre par Mme Sims, à laquelle je n’ai pas réagi. Le jour même, j’ai été convoquée par la CPE, qui m’a reproché mon comportement « trop froid ». À partir de ce moment-là, le harcèlement n’a pas cessé.
Plusieurs camarades de classe venaient eux-mêmes me dire que Mme Sims me surveillait beaucoup plus que les autres, qu’elle me reprenait pour des choses anodines. Par exemple, alors que j’avais simplement la tête baissée sur mon exercice de mathématiques, elle venait vérifier si j’avais un téléphone. Elle m’a aussi humiliée devant toute la classe en raison de mon absence à un devoir surveillé – absence pourtant justifiée – et m’a exclue des cours de mathématiques pendant deux semaines, tout en demandant à d’autres professeurs de faire de même.
Pendant cette période, j’ai tenté à plusieurs reprises de rencontrer Mme la CPE, mais elle n’était jamais disponible. J’ai même surpris une conversation privée entre elle et Mme Sims, où j’ai entendu cette phrase : « Non mais de toute façon je vais la virer celle-là », qu’elle pensait dire hors de portée.
Ces événements ont eu de lourdes conséquences sur ma santé mentale : j’ai sombré dans une dépression et développé une phobie scolaire. Le confinement de mars 2020 m’a littéralement sauvée. Je suis convaincue que si j’avais dû continuer à me rendre en cours dans ces conditions, j’aurais fini par me déscolariser.
Enfin, Mme Sims m’a attribué un zéro dans un devoir auquel je n’ai pas pu assister, alors que mon absence était justifiée. Ce zéro a été inscrit sur mon bulletin, ce qui a empêché mon inscription à une licence à La Sorbonne au second semestre.
Je garde un souvenir extrêmement douloureux de cette année. Aujourd’hui encore, j’ai une certaine réticence à l’égard de l’institution scolaire, directement liée à cette période.
Je tenais à faire remonter ces faits non pas par rancune, mais par nécessité. Il me semble essentiel que ces comportements soient connus et reconnus, afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent.