Ça fait maintenant deux ans que je fais l'essentiel de mes courses chez Intermarché. J'étais plutôt satisfait jusqu'à l'arrivée de l'inflation. Depuis, le budget de mes courses hebdomadaires s'est alourdi non pas de 15%, mais de 25% ou 30%. Je précise que, le plus souvent, je me passe de produits chers (alcool, viande, fromage à la coupe). Pour l'instant, j'arrive malgré tout à éviter les produits (très) médiocres genre "Top budget" ou "Le moins cher". Ne lisez surtout pas la composition de ces produits, c'est dramatique.
J'ai vérifié mes statistiques personnelles auprès d'autres clients. On est raccord... C'est au minimum 25% de mieux en quelques mois.
J'en étais là, dans la morosité, quand j'ai entendu le grand ponte d'Intermarché dans deux interviews presque successifs, à France Info puis à France Inter. Il m'a bien énervé. Comme tous les patrons des hypermarchés il se présente comme un bienfaiteur de l'humanité, vénérant ses clients et faisant absolument tout ce qu'il est humainement possible pour les soulager, les éclairer, les bichonner. De qui se moque-t-il?
A mon sens il est évident que le premier souci d'Intermarché est de faire des marges conséquentes. J'excepterai l'essence c'est vrai, mais l'essence est un produit d'appel. Vous prenez de l'essence chez Inter... Il y a de bonnes chances que vous y fassiez aussi des courses.
Bref, comme tous les distributeurs, Intermarché est cher.
Parlons des fruits par exemple. Le prix des pommes varie entre environ deux euros cinquante et presque cinq euros le kilo. Trente cinq francs le kilo pour les boomers, soit le tiers du panier de course dans les années 90. Je précise qu'en général, les pommes qui sont goûteuses (Chanteclerc, Canada, Reinettes) sont tout près des 4 euros, genre 3,99 euros. Il est vrai que vous avez des sachets de pommes moins chers, mais ces pommes sont petites, moches et souvent fadasses, quand elles ne sont pas avariées. Régalez-vous les déshérités !
On sait que les producteurs, ceux qui cultivent et récoltent les pommes, ne touchent qu'une petite partie de ces prix de vente. C'est de notoriété publique. Alors qui se goinfre ? Sans doute un ou deux intermédiaires font monter le prix du kilo, mais je suis persuadé que c'est le grand distributeur, tout simplement parce qu'il est le plus puissant, qui gagne, qui engrange. J'ai pris les pommes parce que je suis un genre de spécialiste des pommes, mais j'aurais pu prendre n'importe quel fruit ou légume... C'est le feu ! A part quelques produits, peut-être les éponges et les serpillières, et encore, tout flambe. Les prix augmentent de 10, de 20, parfois de 30%, sous nos yeux. Certains produits ont fini par doubler. D'autre part, remarquez, si vous ne l'avez pas remarqué, que le prix des produits distributeurs est proche, souvent très proche du prix des grandes marques, souvent à dix ou vingt centimes près. Cela alors que les distributeurs copient, plagient, systématiquement les produits des marques, mais aussi que la composition de ces produits est rarement à la hauteur. Dans les copies on va trouver en plus du sucre, des conservateurs... Souvent la composition des produits distributeurs est une liste longue, nettement trop longue.
Bon, tout ça constitue un scandale absolu ! Les vendeurs, et les vendeurs de tout poil, font des marges invraisemblables depuis les débuts de l'inflation. Une vraie bénédiction cette guerre en Ukraine... Si elle n'avait pas eu lieu, il aurait fallu l'inventer. Oui ! je suis véner. Je pense, comme beaucoup, que la hausse des énergies et des matières premières est d'abord un excellent prétextes pour nous pressurer.
Pour Intermarché l'effet d'aubaine est l'évidence. Thierry Cotillard, le boss est un excellent communicant, mais qu'il se nourrisse, lui, avec ses fameux 500 produits anti-inflation. Tout d'abord et quoiqu'il assure avec un aplomb phénoménal, la (grande) majorité de ces 500 produits sont systématiquement en rupture de stock. Je le vois à chaque fois. C'était d'ailleurs le sujet de deux des cinq auditeurs de France info qui ont pu s'exprimer. On se demande même si ces produits ont jamais existé. Et puis je souhaite bon appétit à Thierry Cotillard, parce que là encore ce sont les plus mauvais, les plus insipides, les moins tentants, des produits qui sont ainsi promus (on est très bien informés sur ces produits même si on les trouve difficilement). Cependant, je ne me fais pas de souci pour le boss, je suis sûr qu'il se garderait bien de nous priver, nous les sans-dents, de ces merveilles.
Par Desmont
il y a 11 mois
Date d'expérience le 21/05/2023
