Une série sans fin de catastrophes improbables
Par où commencer ? Cette série d'événements est tellement garnie en pépites que j'ai bien peur d'en oublier en chemin. Tenez-vous prêts...
Janvier 2018 : CES de Las Vegas. Après le salon, nous souhaitons renvoyer notre 1er prototype d'expo vers la France, et le 2eme vers San Francisco où nous pitchons (gros événement !) quelques jours plus tard. Nous demandons donc un pick-up à l’hôtel pour les deux. Personne ne vient, malgré nos 4 appels "on ne peut pas contacter le chauffeur, attendez encore un peu" (Bah teh! C'est notre dernier soir à Las Vegas, on n'avait rien prévu d'autre ça tombe bien!). Résultat nous avons passé 5 HEURES de notre vie (on aurait pu regarder 2 fois Avatar) à attendre le chauffeur à l'accueil de l’hôtel, il n'est jamais venu. Aucune solution proposée (ça nous aurait étonné). Nous décidons de laisser un des protos à l'hôtel en priant que le pick-up se fasse après notre départ, et à déposer le 2ème dont nous avons désespérément besoin à San Francisco au bureau UPS pour assurer une livraison rapide (à ce point de l'histoire nous avons déjà perdu notre foi en l'humanité). Ceci dit en passant, nous avons du aller au bureau UPS le matin même de notre vol vers San Francisco. Pas du tout stressant ! Pompon sur la Garonne : On nous demande de payer des frais en plus. Aucun moyen de négocier, on finit par accepter car nous n'avons pas de plan C à part tout plaquer et finir notre vie à Vegas avec notre proto.
Coup de chance merveilleux dans cette histoire, le 2eme prototype arrive (en retard) le jour du pitch (on a failli faire déplacer une équipe de 3 personnes à San Francisco pour rien). Mais ce n'est pas fini ! Il faut renvoyer le produit en France après le pitch.
Et là.. C'est le vide intergalactique. Pas de suivi, pas de news, on ne sait pas ce qu'est advenu de notre proto. On se retrouve à contacter l’hôtel à San Francisco pour savoir si le carton est parti, on nous dit que oui. C'est reparti pour une série d'appels...
Et là, miracle ! Un des prototypes arrive au bureau. Par contre on nous demande de payer plus de 100€ de frais de douane. Sur un prototype français qui n'a passé que 14 jours aux US, alors qu'on nous avait promis que ce ne serait pas le cas si on ajoutait les papiers nécessaires. Résultat, on refuse le colis, le temps de prendre contact et régler la situation (notre optimisme est sans bornes!). Et là par contre ils ont été ultra réactifs, le produit est reparti de suite aux Etats-Unis ! Dommage, car nos bureaux sont toujours en France ! Ils savaient bien que ce n'était pas un carton abandonné (des heures de mails, de coups de tel etc, ils auraient pu comprendre je pense).
On leur demande gentiment de bien vouloir nous renvoyer le prototype, quitte à payer les frais de douane, tant pis, au point où on en est (on prend une grande inspiration). Il revient au bureau en France (il aura fait le tour du monde ce carton, Nicolas Hulot serait ravi). On nous demande de payer les +100€, mais surprise.. Ils n'acceptent que le cash (On revient un instant, on va chercher du liquide dans le coffre-fort de l'entreprise. Mais non, attendez une minute, nous ne sommes plus en 1973 !) ! Et cerise sur le gâteau : Aucun justificatif ne peut être donné en échange de cette somme. C'est le comptable qui va être ravi ! A croire qu'ils n'ont jamais travaillé avec une entreprise - Au téléphone, ils ne comprennent pas qu'on ait besoin d'un reçu pour prouver que ce montant est bien parti en espèces. Ce niveau de professionnalisme nous épatera toujours. En toute franchise, ils méritent une médaille.
On a perdu tellement de temps et d'argent dans cette histoire qu'on pense pouvoir retourner la situation pour devenir riches en créant un scénario de film, ou en publiant un roman sur nos péripéties... Tellement de retournements de situations et de scènes improbables que notre succès est assuré. Dommage que le nom "Armageddon" soit déjà pris.
